Bilan Turquie

 

  •  1617kms parcourus (on a dépassé les 6000kms au total)
  • 84h de pédalage et/ou poussage et/ou marchage
  • nombre de pouces levés ou klaxons: beaucoup, et en plus des çay et de la nourriture pratiquement tous les jours
  • Petit dico :
    • en nourriture : portokal pour orange; çilek pour fraise, kebab pour viande grillée, zeitin/olive, ekmek/pain, peynir/fromage …
    • en hébergement : otel pour hôtel, pansyons pour pension, camping pour camping
    • autres : polise pour police, eczane pour pharmacie, hastanesi /hôpital, meraba pour bonjour, tractör pour tracteur, nasilsin/ comment ça va…
    • notre chouchou : çok guzel pour très bien/ très bon
    • tout plein d’autres mots que l’on commence déjà à oublié mais Chacha était presque bilingue
  • La Surprise : les bandes d’arrêts d’urgence pour rouler en sécurité sur pratiquement toutes les routes, l’accueil même en ayant été prévenus nous n’avons pas été déçus, et surtout les paysages du nord est de la Turquie
  • Le point négatif, la double otite (qu’est ce que ça fait mal), la hauteur des portes (la tête passe pas toujours le chignon encore moins) et c’est tout

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De Konya à Kayseri

Samedi 24 mars, nous restons à Konya, pour faire un tour dans le bazar, visiter la colline d’Aladdin ( le sultant Ala’ad-Dîn Kay Qubadh 1er, pas le chéri de Jasmine) d’où on a une belle vue sur la ville et ses alentours derrière les arbres. On en profite pour bricoler Enselle, un peu plus que d’habitude, les gens de l’hôtel peuvent enfin nous demander de le tester, ils n’attendaient que ça monter à la place de Charlene (l’un d’entre eux a même ramené son petit vélo). Puis nous faisons quelques courses et surtout trouvons mon cadeau d’anniversaire ;).

Dimanche 25 mars, réveil, petit déjeuner, et je découvre mon « grigri » de pierre. Nous sortons de Konya, beaucoup plus facilement que pour rentrer, on nous a conseillé un itinéraire que l’on n’a pas du tout suivi. On rattrape la grosse route en direction de la Cappadoce et c’est tout droit. Devant nous se dresse une barrière de jolies collines (nous sommes toujours sur le plateau aux alentours de 1000m, et les collines doivent être à 1300 1600m aux sommets). Le truc c’est que l’on ne sait pas quand on va les grimper dans une heure ou en fin de journée, on avance et elles n’ont pas l’air de se rapprocher, puis on distingue le col, puis la route qui passe dans le col et enfin on grimpe ça doit faire 50kms que l’on roule. Le col est une succession de 3 rampes « dré dans le pentu », mais au sommet de la plus grosse rampe une jolie vue sur la suite du plateau et sur une belle montagne toute blanche au loin, en plus on nous offre orange et pomme, pause royale. On reprend la route, c’est plutôt descendant et vent dans le dos, on peut rouler à 30km/h pendant des kilomètres sans forcer, les kilomètres défilent, sans que la jolie montagne blanche se rapproche, les çay aussi défilent. On s’arrête dans un hôtel grand luxe négocié par Chacha dans nos prix (Chacha reine de la négo), deuxième cadeau, on a fait 107 kilomètres en 5h, une journée de rêve.

Lundi, on reprend la route avec un tout petit détour pour voir un caravansérail, où l’on rencontre Pierre et Lucile, ils voyagent en van Wolswagen (Garlikstan.com). Ils vont rejoindre la Russie puis retour en France, ça fait un jolie tour de l’Europe. En repartant on casse un rayon, on s’arrête donc à la station service suivante pour réparer, une voiture de la jandarma s’arrête faire le plein. Ils sont impressionnant en sortant avec leur fusils mitrailleurs, se mettant en poste pour faire le guet le temps de remplir leur réservoir, et nous assis par terre les outils en vrac en train de changer notre rayon paisiblement, en buvant un çay. La journée contraste avec la veille, où le vent a pensé a mon anniversaire, mais aujourd’hui c’est fini ce sera de coté voir de face c’est pas tout les jours fête. Heureusement les turcs sont tous les jours sympa, avec leurs encouragements et les pauses gouter aujourd’hui fanta et biscuits en cadeau. Arrivés à Aksaray, petit repas et quel repas! Mezze et brochette (certaines de foie grillé trop bon).

Mardi, nous quittons la route principales pour rentrer en Cappadoce. On commence par grimper avec le vent dans le dos, heureusement car c’est toujours « dré dans le pentu », tout le monde galère, oui oui même les voitures ont du mal. Devant nous se dresse la dernière belle rampe, avec une ancienne station essence au pied, on se prépare à monter c’est à dire on prend de la vitesse avant de passer les petites vitesses, tout en se préparant psychologiquement à souffrir. Au moment où l’on passe la station service, un molosse nous court dessus, pas le choix on stop Enselle, descendons et on l’engueule, lui retourne à la niche tout content de nous avoir stopper au pied de la cote (10% facile). Donc petite pause, et démarrage en côte, arrivés au sommet re mauvaise surprise, le vent est de coté ou de face sur ce plateau, mais le paysage est sympa. A une station service « view point », le proprio nous installe et invite à boire le çay pour discuter, au loin on distingue les montagnes blanche vue l’avant veille au col. Nous arrivons à Selime avec ses maisons troglodytes, début de la belle et impressionnante vallée d’Ilhara. Nous la longeons jusqu’au village d’Ilhara, nous suivons les panneaux camping, qui est en fait une place en pavé. On mange et regrimpons sur le plateau où on nous offre le çay et un peu de poulet vue splendide sur la vallée d’Ihlara. On cherche un coin pour camper, mais le vent est trop fort et pas un seul arbre ou muret à l’horizon, une station service nous propose un coin d’herbe mais toujours le problème du vent, on hésite et finalement on pousse jusqu’à Güzelyurt. Dans ce jolie village nous trouvons une pension, négociée dans nos prix (c’est qui la meilleure), typique on est aux anges après cette rude journée dans le vent (merci à la maman de Chacha pour ce cadeau d’anniversaire).

Mercredi, après un copieux petit déjeuner nous prenons la route en descente avec le vent dans le dos, car on longe la vallée d’Ilhara sur l’autre versant afin de contourné une montagne. Donc on finit par reprendre le vent dans le nez, et par remonter, c’est dur on a l’impression de ne pas avancer. On sort donc la musique des sacoches  pour se motiver et ça marche. Sur la route on nous a conseillé d’aller voir un lac former par une météorite. Pierre et Lucile (van combi) nous double dans une côte, nous les retrouvons au carrefour pour aller au lac (pour le rejoindre il faut grimper). Nous discutons une petite heure avec eux, ils nous déconseillent d’aller voir le lac et nous les écoutons. On remonte sur Enselle, augmente le volume de la musique pour affronter le vent, le problème c’est que Chacha se met à chanter, on sait que la météo risque de ne pas être bonne le lendemain mais maintenant on en est sûr. Nous faisons une pause dans une station service à 7km de Derinkuyu, on nous offre le çay (comme d’hab, on va finir par s’y habituer) et on nous confirme qu’il ne reste que 7km. Ces 7 derniers kilomètres n’ont jamais été aussi long, comme c’est dur d’affronter cette force invisible qu’est le vent avec en point de mire un village, on croit être arrivé mais non il faut toujours pédaler. On pause enfin nos bagages, reprenons des forces et Chacha a la bonne idée de m’emmener dans une ville souterraine de 7 étages. Déjà je me remets tout juste de mon lumbago, après avoir courber l’échine contre le vent, fait chauffer les cuisses contre le vent, il faut que je me plie en quatre, marche comme un canard dans les couloirs (tunnel) de la ville souterraine, le pire c’est que ça vaut le coup! Le moindre petit tunnel, passage où l’on peut s’engouffrer, on le fait, avec une Charlene en mode j’y vais mais j’ai peur (on n’a pas idée de construire une forteresse souterraine, ils devaient vraiment avoir la trouille dehors). Dans ces villes souterraines (entre 150 et 200 dans la région) il y a une église, un cimetière, un coin cuisine salon, un autre pour les bêtes, un autre pour l’école, et bien sûr un lieu réservé pour la conception du vin. On pensait donc qu’ils y vivaient en permanence, mais non c’est juste pour se protéger en cas d’attaque (heureusement qu’ils ont prévu un coin pour faire du vin).

Jeudi, on se réveille en regardant la météo, je rappelle que Chacha a chanté la veille, il était prévu fort vent dans le dos et pluie, maintenant c’est pluie orageuse voir orage et encore plus de vent. Mais Chacha est quand même motivée pour partir (on voit que ce n’est pas elle qui tient le guidon). On prend le petit déjeuner, elle met le nez dehors et décide que l’on reste dans notre chambre pour regarder Top Chef (shame on me). On sort en début d’après midi sous le soleil, mais juste Derinkuyu est au soleil autours que des nuages bien menaçant.

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Vendredi, moins de vent, pas de pluie et chute des températures, on remet la veste et les gants. On pédale tranquille toujours avec le vent, petite pause çay dans une station service (quoi il faut qu’on paye ?! non je rigole), ce sont nos caravansérails, toujours bien accueillis, toilette, eau, çay… On arrive à Uçhisar avec ses 3 châteaux troglodytes, Charlène à la super idée (elle a beaucoup de bonnes idées en ce moment) de nous faire passer dans le village. C’est qu’on à une jolie vue sur la vallée des pigeons, sur les maisons, mais on est sur du bon gros pavé qui n’a rien à envié de la course cycliste Paris Roubaix, et ça descend fort par moment. On rejoint la route bien asphaltée cette fois, passons devant le camping Panorama à l’entré de Göreme où j’avais bien envie de poser la tente, Chacha dit non (ce que femme veut). On continue, et trouvons un autre camping fermé mais ouvert, ce qui veut dire que l’on peut planter la tente pour le prix plein tarif, en prime tout est en bordel dedans (décharge du proprio pendant l’hiver). L’employé nous indique un autre camping fermé, un deuxième plus loin (avec une belle et longue ascension en pavés). Le premier est fermé fermé, et l’autre beaucoup trop loin, demi tour on retourne dans Göreme, on passe devant un autre camping décharge. Au final on se tape le gros pentu pour remonté au camping Panorama, où l’on est accueilli par le propriétaire comme des vainqueurs d’une étape du tour de France. Chacha répond à l’interview du proprio pendant que je récupère (elle a fait une pause à mi côte, [même pas vrai]). Ils partent visiter le camping, moi je récupère toujours, Chacha revient avec son sourire crispé, et me dit que c’est magnifique mais (il y a en un) le prix est lui aussi magnifique. Direct Ahmed (le proprio) nous dit : vous avez une bonne tête, vous restez plusieurs nuits dites moi un prix. Parfait on a un prix où tout le monde est content, dans ce camping nous rencontrons François (http://cescoworldtour.canalblog.com/) qui fait un tour du monde en vélo et 2 amis à lui en Camion fiat aménagé qui font un tour d’Europe (https://laurenpierrotalbedo.wordpress.com/). Après avoir fait une bonne révision d’Enselle, mis une rustine à Bob, nous passons une super soirée en leur compagnie.

Samedi, je suis réveillé à 6h30 par habitude et par un bruit de soufflerie … les montgolfières! On pensait faire l’impasse dessus ce matin vu que l’on s’est couché à minuit, mais je n’ai pas pu résister  et suis sorti avec l’appareil photo. Chacha non plus 15 min plus tard elle est dehors aussi, nous admirons des centaines (toujours pas marseillais)  de montgolfières avec un levé de soleil, c’est magnifique. Le camping est le poste idéal pour les admirer, en plus le vent les pousse vers nous, voir un peu trop une montgolfière atterri juste derrière notre tente, nous faisant profiter du bruit d’une dizaine de chinois surexcités. Nous ne finissons donc pas notre nuit, prenons notre petit déjeuner, rejoignons nos compères français. François a travaillé au début des années 2000 comme guide à cheval dans la région, il va donc nous amener dans la vallée des pigeons pour trouver une source d’eau gazeuse si ça mémoire ne fait pas défaut. C’est parti, nous sortons des sentiers battus, remontons des vallées puis en redescendons, on s’amuse à essayer de ne pas marcher dans la boue, remontons jusqu’à Uçhisar, admirons le paysage, rentrons dans des pigeonniers, passons dans des tunnels, trouvons une immense grotte, trouvons 2 tortues essayant de se reproduire (enfin surtout le mal pas déranger par 5 paires d’yeux plus appareil photo, la femelle étant plus pudique), glissons sur les fesses pour redescendre dans la vallée. On a passé une journée de folie, mais on a pas trouvé la source, depuis 20ans beaucoup de choses ont changé. On retourne au village pour manger chacun un double cheeseburger accompagné de frites et d’un çay. Nous sommes tous les 5 bien fatigués, tous les 3 repartent en camion pour trouver un bon spot où dormir, nous on remonte au camping. Et surprise il s’est bien rempli d’étudiants qui vont passer une bonne soirée, voir une nuit blanche, pour nous ce sera une bonne nuit rien ne peut nous empêcher de dormir (peut être Charlène et ses petit stress).

Dimanche, nous avons tellement bien dormi que les étudiants ont pu éparpiller nos affaire aux 4 coins du camping, je ne vous raconte pas l’humeur de Charlène qui en a fait filer droit plus d’un étudiant la queue basse en français anglais turc dans le texte… Poisson d’avril, et oui c’est le première avril. Non leur soirée a été plutôt calme et respectueuse, nos réveils ont sonné à 6h pour pouvoir assister au décollage des montgolfière, Chacha reste couchée. Je vais donc assister tout seul à l’allumage des ampoules géantes, c’est encore un spectacle hypnotisant, par chance elles sont poussées loin de nous, je peux me recoucher au calme. Après un petit déjeuner au soleil, nous partons crapahuter dans les vallées rose et rouge, cette fois si on cherche les églises et on les trouve. C’est plus facile, elles sont indiquées (pas comme l’eau gazeuse) , comme la veille on grimpe, glisse sur les fesses, en prenons plein les yeux, on s’éclate tellement que l’on finit par se perdre (presque). Notre retour est donc plus long que prévu, mais on peut manger des gözleme (crêpes turques) pas chère (au prix normal très différent du prix touriste de Göreme). Puis un marchand de tapis profite de notre fatigue pour essayer de nous vendre ses produits, on se retrouve installé dans son magasin, enfin moi je profite d’un fauteuil, avec du thé à la pomme dans les mains (ce qui montre que l’on est tombé bien bas). Il nous sort de beaux et beaucoup moins beaux tapis, il est vrai que c’est tentant pour le voyage d’avoir un tapis pour s’assoir dehors, mais les prix sont exorbitant, on rentre dans les négociations et les prix chutes. On est passé de 900 TL pour 2 tapis moches à 250 TL pour un tapis moche. Nous sommes repartis avec rien (évidemment, mais la négociation est le sport préféré de Chacha) prétextant que nous avions pas de liquide, on rentre à 19h dans un camping vide, notre proprio est content de nous voir, on lui dit que l’on passe une nuit de plus pour moitié prix il est d’accord (on sait que tous les autres ont payé plein tarif).

Lundi, on a passé une bonne nuit, moi oui, Chacha je me demande, ça a commencé par Damien tu entends le bruit? , moi quel bruit? Elle finit par sortir, moi j’ai la grosse flemme et je n’entend rien de bizarre, elle trouve l’origine de son bruit. Ce sont des scarabées qui se mangent entre eux si j’ai bien compris (non c’est un scarabée et un bébé scarabée qui mangent une autre bestiole), quelle ouïe!! Plus tard je la trouve assise droit comme un I dans la tente (imaginez un ver de terre droit comme un I), le vent s’est levé petit coup de stress mais elle se rendort aussi vite. Moi au matin après un tour aux toilettes j’ai mal au ventre et je n’ai plus de force, ça tombe bien aujourd’hui c’est mini tempête de sable puis pluie, on passe la journée dans la tente. Le soir on se motive à descendre au village pour manger une demie portion de manti (pâtes turc, pas les jambes les pasta) pour moi et un testi tavuk (poulet cuit à l’ettouffé dans un pot en terre cuite au feu de bois) pour Chacha et dodo (j’ai dormi toute la journée, à part quand j’étais aux toilettes)

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Mardi nous avançons un peu jusqu’à Avanos, avant nous allons voir tous les 2 en même temps les montgolfières décoller, toujours aussi magique. Puis profitons de la matinée pour se reposer et ranger les affaires (on n’a jamais décollé aussi tard: 12h!!), petit tour avec Enselle et toute la smala dans la vallée de l’amour et trouvons une superbe pension à Avanos. Notre objectif dans ce village de potier: trouver le musée du cheveux, il est dans le guiness book record depuis 1998. Une maison de potier troglodyte dont les salles du fond sont recouvertes de cheveux suspendus, cette collection a commencé par le cadeau d’une mèche de cheveux d’une française en 1969. Chaque mèche est accompagnée du nom et adresse mail ou téléphone de la contributrice (donc pas de photo), ce ne sont que les femmes qui contribuent, Chacha a donc le droit de contribuer en me coupant une dreadlocks et en mettant son nom. C’est un lieu très surprenant, on aime ou on n’aime pas, nous ça nous a bien amusé et il y a de jolies poteries à découvrir. Nous continuons notre visite par le musée (marchand, collectionneur) de tapis (Kirkit hali). Yasin Diler nous fait la visite en français, il nous explique les différentes spécificités et motif par exemple les colorations par fermentation de la laine. Les couleurs, les motifs figuratif ou géométrique suivant les régions, que la fabrication des 1er kilims date de 10000 ans, qu’ils étaient fait pour des naissances, des dotes, pour la famille, que la commercialisation des tapis est arrivée avec les occidentaux,…. On aurait pu lui en acheter, mais après toutes ses explications nous sommes devenus plus exigeant, et nos préférences sont bien au-dessus de nos moyens. Nous continuons nos discussions sur la région et son évolution avec le tourisme. Nous qui nous sommes émerveillé devant les montgolfières, on s’est posé la question de leur pollution, et bien à cause d’elles des champignons empêche des plantes de se développer, la faune sauvage a disparu. Et connaissez vous la personne qui a fait que la montgolfière s’est développée à Göreme, si si vous la connaissez, un personnage qui faisait des reportages sur la nature, qui a travaillé et travail avec des présidents (comme Chirac ou Macron), c’est ça Nicolat Hulot. Après un reportage sur la Cappadoce en montgolfière, elles se sont reproduites ici, ce week end elles étaient 150 dans le ciel, et en 2015 elles ont fait un chiffre d’affaire d’un million d’euro déclaré. Notre « guide » nous envoie voir un potier qui fait des instruments de musique, chez mehmet et son palais du Udu, il invente ses propres instruments inspiré des instruments africains en terre cuite.

Mercredi, nous quittons la Cappadoce pour Kayseri. La reprise est dure que de la montée sur 30kms, en plus mauvais choix de route deux fois deux voies pas de bande d’arrêt d’urgence. Mais une jolie vue sur une belle montagne enneigée (Mont Erciyes 3917m), un camion passe un peu trop près de nous, je fais un petit écart dans les graviers, la roue avant dérape suffisamment pour nous déséquilibrer, pas vraiment de chute, mais Chacha est bien refroidie, elle sera tendu sur tout le reste de cette portion de route. Nous retrouvons notre bande d’arrêt d’urgence et reprenons le plaisir de rouler. Arrivés à Kayseri nous filons à la gare pour prendre les tickets de trains mais Enselle n’a pas le droit de monter. Chacha fatiguée craque un peu, après avoir mangé elle reprend ses esprits, c’est ça on va trouver une solution, elle pense déjà à différentes solutions auxquelles je n’avais pas pensé, je la retrouve (comme quoi un peu de tavuk döner et piments au vinaigre et sa repart). Retour a l’hôtel, où on nous confirme que le bus devrait accepter Enselle, dommage j’aime bien le train.

Jeudi, un bon petit déjeuner, on s’est éclaté le bide, on file à la gare routière, première compagnie, elle nous propose un prix raisonnable (celui que l’on avait vu sur internet pour les autres), un horaire parfait (départ 22h arrivée 8h), et accepte Enselle parfait. On retourne à l’hôtel pour vous écrire cet article, petit tour en ville pour manger. Pour ceux qui se demandent pourquoi on va à Erzurum en bus: on doit arriver à temps pour faire nos visas, et que par la suite on doit rejoindre maman Dupont à Téhéran début juin. Il nous faut donc du temps (moins de kilomètre à faire) pour pouvoir rouler tranquille sans se presser.

Denizli à Konya

Mardi 13 mars, on ne fait rien, pas de visite, pas d’écriture, pas de mécanique, pas de vélo, pas de balade, rien du tout, juste du repos.

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Mercredi, Damien a pris 50ans, il est sourd comme un pot, et marche comme un petit vieux, mais pédale toujours. On charge Enselle, et nous attaquons le col, on avance, la reprise est dure on prend donc notre temps. A quelques kilomètres du col on fait une première grosse pause, pour que le vieux prenne ses gouttes, repartons pas très loin pour que Madame fasse pipi à la station essence, redémarrons pour trouver un truc à manger (biscuits et fanta miam), pour finir 3 drôles de dames nous interceptent. En moins d’une heure nous nous arrêtons 4 fois, autant dire que le col on n’est pas prêt de le passer. Une des drôles de dame (Fatma) est la patronne du resto (où on aurait pu manger, si on ne s’était pas arrêté plus tôt), elles nous offrent le çay, du pain avec du fromage blanc, le lieu est vraiment sympa, grand resto surmonté de leur maison et tout autour une grande pelouse super bien entretenue, avec une jolie vue sur les montagnes. On finira donc par planter la tente ici, boire des çay tout l’après midi, discuter avec la patronne, les employés, la famille, les clients, puis Damien se reposera dans la tente (et réparera les bêtises du chien qui a mangé les ficelles pour tendre la tente) pendant que Chacha fait les devoirs avec Salna la petite fille de Fatma, papote avec les filles de Fatma et Mustafa (mari de Fatma).

Jeudi, réveil en douceur, pliage des affaires avant un gros petit déjeuner avec la famille. On est reparti pour finir le col, c’est difficile, pause à une fontaine où un homme nous dit qu’il nous reste qu’un kilomètre de montée, ça fait plaisir. Nous passons le col, puis un deuxième tout petit, quelques fines gouttes de pluie commencent à tomber, mais ça roule bien (surtout en descente). Nous sommes sur une grosses route en direction d’Antalya, on bifurque  à gauche sur une plus petite route en direction de Salda. C’est une belle ligne droite, semblant d’autant plus longue avec la monté au bout pour passer un autre col. Nous faisons un arrêt dans un bouiboui pour manger un sandwich, ils mettrons une bonne demie heure pour les préparer, en fait c’est un sandwich panini customisé et ça valait le coup d’attendre, trop bon, bien chaud avec fromage et saucisse qui pique (et un petit peu de tomate pour le transit). On est prêt à affronter le col et la pluie, en fin de compte avec les paysages (et un chien qui nous fait descendre d’Enselle) , le col se passe bien, et au sommet une magnifique vue sur le lac du bleu turquoise au bleu profond (profond il l’est: 187m, lac le plus profond de Turquie). A Salda, Metin nous invite à boire un çay dans son café, puis à dormir dans son café, d’abord il est sympathique et devient assez lourd: il prend Charlene pour sa femme (et pourtant elle est pas tendre avec lui), Damien doit marquer son territoire (Pas assez de chameaux lui est proposé, et puis mine de rien elle aide un peu dans les montées quand même). Ses parents le remettent en place, on peut dormir tranquilles.

Vendredi, nous avons passé une nuit difficile dans le clic clac, qui n’a pas arrangé les problèmes de dos de Damien. On plie nos affaires, l’Ex amoureux de Chacha nous rejoint plutôt vexé et ennervé, fini les sourires, il nous propose le petit déjeuner, ce qui tombe plutôt bien. Mais présente à Damien une facture de 57 Turkish Lira, on pensait leur laisser un peu de sous car ils sont loin de rouler sur l’or, mais présenté comme ça, on n’est plus très sûr. On charge Enselle, laissons un billet pour le geste (les parents, Hussein et Zeineb fort sympathiques), et partons le ventre vide. Arrivé au croisement de la route principale, la police, les gendarmes, et l’armée qui nous attendent (Metin est vexé à ce point ?! ça se voit qu’il ne connait pas bien Chacha). Non on rigole, ils sont bien là pour des contrôles avec sniper sur la bute, et autres militaires bien armés cachés derrière les panneaux de signalisation. Nous enchainons après avoir trouvé notre petit déjeuner, sur une belle route longeant lac, plateau, carrières de marbres, nous en prenons pleins les yeux avec ce ciel bleu et les arbres fruitiers en fleurs. Pour l’aventure nous casserons un rayon, le dos de Damien fait des siennes, mais nous trouverons à Burdur un hôtel avec Hammam qui soulagera le mal de dos (et le massage).

Samedi, nous décidons de prendre une route formellement déconseillée par un cycliste, mais ça nous raccourci le trajet. Avant cela nous changeons notre rayon cassé ce sera une formalité (heureusement car des curieux examinent les faits et gestes de Damien, valait mieux pas faire d’erreurs) et profitons d’un petit déjeuner festin. Nous prenons donc le raccourcie, qui est un col, c’est simple, ça grimpe tellement qu’il n’ose pas afficher les pourcentages, juste la pente et le symbole %. Le départ est un vrai mur, et il n’en fini pas, surprise nous ne posons pas les pieds à terre, on avance avec des pointes de lenteur à 4,2km/h. La route est sympa, nous offre une jolie vue sur le lac une fois les pourcentages élevés terminés, on finit le col au milieu des champs de rosier et redescendons sur Isparta pour dormir (ville qui a pour spécialité l’essence de rose et les lampadaires en forme de rosiers) et où nous rencontrons Hussein qui a son fils qui vit à Moutiers à côté de Chambéry, le monde est vraiment petit.

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Dimanche, après une nuit animée par le derby d’Istanbul au foot, nous partons pour une journée de tandem pépère. Nous sommes poussés par le vent, et encouragés par les klaxons, en direction d’Egirdir, bizarrement personne nous offre le çay (c’est assez rare pour être souligné, peut être passons nous trop vite). Nous passons un petit col, et découvrons un immense lac d’eau turquoise, entouré de montagnes aux sommets enneigés. Pas le temps de s’arrêter la descente nous aspire vers le lac (encore un fort pourcentage). Arrivés nous découvrons une mosquée de 1300 dans un ancien hangar seljukide, et trouvons un fort vent qui nous pousse au bout de la péninsule. Le village est désert, nous sommes à coté d’un cimetière, tout ce que l’on entend c’est le vent et un corbeau. Drôle d’ambiance mais c’est sympa, on trouve un pension, faisons un peu de mécanique (réglage des dérailleurs), et dodo.

Lundi 19 mars, nous quittons Egirdir pour rejoindre Cetince ou par la bas, on ne sait pas trop, c’est juste une bonne journée pour faire des kilomètres. Le vent nous pousse le long du lac turquoise, en arrière plan  des montagnes enneigées, au premier plan des arbres en fleurs formant un camaïeu de rose pastel (dixit Chacha). On roule paisiblement, quittons les berges du lac, roulons au milieu des terres agricoles (spécialité les Elma ou pomme en turc), puis nous nous arrêtons au village de Cetince. On nous offre le çay, de toute manière il faut se faire discret pour pouvoir se payer un çay nous même, et avec Enselle, les cheveux de Damien, et sa démarche de petit vieux c’est loupé. On demande où on peut planter la tente, ils répondent partout, mais passent un coup de téléphone au muktar, c’est décidé on dort dans la mairie, et mangeons chez Monsieur le maire et sa femme. Nous réparons la crevaisons de BOB (ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait parler de lui, il nous a laissé tranquille le temps que l’on s’occupe d’Enselle, maintenant c’est son tour), rangeons nos affaires dans la salle où l’on vient de nous allumer le poêle et mettre de l’eau à chauffer pour la toilette. C’est l’heure où les enfants sortent de l’école, nous sommes assaillis de questions, Enselle fait fureur, le monsieur qui nous a trouvé le logement joue les gardes du corps (plutôt de tandem), c’est au tour des cheveux de Damien, Charlene temporise le tout en leur faisant parler Anglais, ça les calme un peu. Nous passons une excellente soirée chez le muktar (maire) et sa femme (Fatma), qui ne veulent pas qu’on aille se coucher mais on est épuisé, après la négociation d’un dernier çay accompagné de « tchik tchik » (alors que l’on a déjà pris le dessert et tout ce qui passe avant, ils nous offrent loukoums, cacahuètes, biscuits…), nous pouvons aller nous coucher.

Mardi, après une excellente nuit nous rangeons nos affaires, préparons Enselle et rejoignons Fatma qui nous a préparé un bon petit déjeuner avec des frites maisons. Nous lui disons au-revoir, (des larmes sont versées), et nous attaquons les choses sérieuses: un jolie col. Ça grimpe fort, les pourcentages ne sont pas indiqués, ceux à 7% oui, au-dessus non, nous refaisons des pointes de lenteur à 4,2km/h (le compteur ne doit pas pouvoir descendre plus bas car on est à 2 doigts de reculer). Le paysage est joli malgré les nuages, nos efforts sont récompensés par une belle descente de 20 kms et une jolie vue sur le plateau anatolien. Et ça descend bien, quand la pente s’adoucit, voir devient plate nous ne ralentissons pas tellement le vent nous pousse. C’est fun, après avoir bien suer dans la montée nous n’avons plus aucun effort à faire. En fait non, car la pente se raidit encore plus et le vent pousse toujours, on ne peut pas laisser partir Enselle, donc debout sur les freins (euh si on peut le dire, Damien a fond sur les freins). Ils finissent par bien chauffer, à tel point que l’on doit les refroidir à la gourde. On finit la descente, le vent ne veut pas que l’on s’arrête, nous on hésite,  après un changement de direction à 90°, c’est décidé on s’arrête à Aksehir. C’est impossible de rouler droit, les rafales nous font faire des écarts 1m50 voir plus, Chacha se prend des suées, Damien lui crie de se pencher contre le vent (mais c’est déjà le cas) et on avance difficilement jusqu’à la ville. On apprend que c’est avis de tempête et orage, ah bon ? on n’avait pas remarqué ;). Cet arrêt prématuré est une bonne chose, car on découvre la vieille ville et surtout un magasin qui fabrique de l’halva depuis 5 générations (1883), c’est une sacrée dégustation, et on repart avec 1kilo d’halva (le meilleur jusqu’ici, Damien a promis qu’il ne le finirait pas en 2 jours).

Mercredi, grand ciel bleu et surtout beaucoup moins de vent, direction Kadinhani où se trouve un caravansérail. Nous sommes toujours aux alentours de 1000m, mais le paysage est complétement différent, on voit juste des montagnes en forme de colline au loin, nous sommes sur un plateau vert de jeune blé. Nous avons pris une grosse route pour faire des kilomètres sans trop d’effort, donc pas mal de camion et surtout beaucoup de klaxons aux différents sons. Certains pour dire attention bien que vous êtes sur la bande d’arrêt d’urgence  (pratiquement toute les routes en Turquie en ont une) je vais vous doubler sans trop m’écarter, d’autres sont juste des encouragements, parfois les klaxons sont énormes pour un tout petit véhicule, parfois l’inverse. Ces klaxons sont sympa, mais il arrive qu’ils nous surprennent et Enselle sursaute (nous aussi par la même occasion). Au sommet d’une petite côte, une voiture s’est arrêtée, elle nous attend c’est un touriste turc qui veut savoir ce que l’on fait, nous prendre en photo, et bien-sûr nous laisser un présent de cacahuètes. Au carrefour pour rejoindre Kadinhani, une voiture commence à discuter avec nous, nous sommes au milieu d’une deux fois deux voies, Damien avec son légendaire anglais lui dit de traverser on papotera après, on ne le reverra plus, sacré autorité de Damien (et quel anglais). Le caravansérail est fermé, nous cherchons donc un hôtel ou autre (puisque certains font fuir nos hôtes potentiels avec leur accent anglais), et finissons par être escortés par la police. Ils nous emmènent dans l’hôtel municipal vintage, on a le droit à une douche chaude ce qui fait trop du bien. On sort visiter le village, manger, l’ambiance n’est pas désagréable mais on sent que nous sommes dans une région plus traditionaliste.  On rentre se reposer, Damien descend faire le contrôle quotidien d’Enselle et se fait intercepter par le réceptionniste de l’hôtel curieux de notre voyage, Chacha les rejoindra plus tard (trouvant le contrôle quotidien un peu long).

Jeudi, nous partons pour Konya sans le çay du matin, tant pis on est presque sûr que l’on en trouvera un sur la route. Nous partons tout content car il nous reste que 60km, vu que l’on a bien avancé la veille, un peu de dénivelé positif mais rien de méchant. C’était sans compter sur le vent, qui pointe le bout de son nez pour que l’on le prenne en plein pif. Ce que l’on pensait être une journée tranquille vite avalée, devient une bataille contre le vent, on peine à rouler à 9km/h. On prend notre mal en patience, et atteignons le sommet de la bosse, la pente nous aide à combattre le vent et reprenons notre rythme. On entre dans la ville par une très longue ligne droite descendante, puis dans le centre ville dans la circulation et arrivons enfin à l’hôtel (15kms avant d’arriver au centre).

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Vendredi, réveil tranquille, petit déjeuner sans rien ranger, visite du musée Mevlana (Djalal al-din Rumi de son nom, poète, père des derviches tourneurs, saint du soufisme « qui aimait toute les religions et dont la religion était l’amour » qui contraste avec le conservatisme religieux de la ville) haut lieu de pèlerinage avec un monsieur qui nous emmène visiter un petit musée avant de se faire virer par d’autres monsieur, apparemment c’était un arnaqueur connu, nous on l’a trouvé plutôt sympa. Nous rentrons à l’hôtel, pour changer de chambre, allons manger, puis petit tour chez le barbier (malgré l’offre spéciale « une barbe tondue une coupe offerte », Damien garde ses dread).

De Chios à Denizli

Après un bon petit dèj made in Chacha nous chargeons Enselle sous la pluie, et rejoignons le port sous l’orage. Le parcours est court mais intense, nos affaires de pluie sont trempées. Arrivés à la douane nous rencontrons 2 cyclotouristes Anglais, puis nous rejoignent 4 cyclotouristes canadien, et oui nos canadiens démotivés, remotivés sont avec la soeur d’Haylain et son copain eux aussi en voyage au long court. Ils ont quelques soucis à la douane, ils ont dépassé de 10 jours la durée autorisée en Europe, conclusion ils sont banni de l’Europe pour 4ans. Nous embarquons tous les 8 avec les autres passagers sur un petit bateau, qui tangue déjà pas mal dans le port. Nous prenons la mer en rigolant du tangage qui devient de plus en plus important, mais certains passagers commencent à se sentir mal. On retrouve tous les cyclistes à l’extérieur sous l’orage, quelques uns s’amusent du vent, d’autres luttent contre le mal de mer et d’autres finissent aux toilettes (hein Chacha ?). Ce qui nous rassure c’est que nous sommes pas les seuls à être pas bien (et que nous ne voyageons pas en bateau). La traverser, qui dure 20min par temps calme, a pris une heure pour avoir les vagues de face puis de dos ( nous pensons fort aux embarcations de fortune qui risquent leur vie pour survivre). On retrouve la terre ferme, prenons un thé avec les anglais (normal), eux poursuivent leur route, nous on récupère doucement de la traversé en profitant du village et de la côte.

Le jeudi nous remontons sur Enselle pour une vrai journée cyclotouriste, enfin ça faisait longtemps. Le soleil pointe son nez, le paysage aussi, on profite ça fait plaisir, on s’arrête dans un resto de bord de route où les turcs petits comme grands s’amusent avec nos sonnettes. On repart avec un ravitaillement d’eau en bouteille, direction Urla. Arrivés les genoux de Damien tirent un peu, on cherche donc un lieu pour dormir, mais tout est trop chère. On croise un monsieur, Devrim (Révolution), qui est  warmshower et nous invite chez lui. On se retrouve donc à faire 10km de plus pour rejoindre sa maison où nous attendent les cyclotouristes Anglais (Molly et Aydan) affairés à la cuisine. Sa maison se trouve au milieu d’autres  pratiquement toutes identiques, le quartier est entouré de barbelés, avec un unique accès  le tout perché sur une colline aux falaises abruptes. Malgré cette première vision qui fait un peu peur, nous passons une bonne soirée a manger indien, jouer avec leur fille et leur voisine, discuter avec leur voisin Nevzat, chez qui nous dormons, et à écouter de la musique turque .

Le lendemain, après un petit dèj de rois préparé par Nevzat, nous nous rendons à Iztur, car  nous avons les clefs d’une maison. Nos warmshowers nous ont donné les clefs de leur maison secondaire, où des gardiens nous attendent pour nous installer. Avant nous faisons un petit détour par un village (Siganik) trés mignon avec ses remparts où nous prenons notre repas de midi. Puis rejoignons notre domicile, au milieu de maisons très similaires, avec une entrée gardée, et une belle plage. Après midi sieste, mécanique et balade sur la plage.

Samedi, le vent a soufflé toute la nuit et continue aujourd’hui. Chacha veut partir, Damien refuse le vent est trop fort, et c’est Damien qui a gagné (ou le vent). Ce sera donc journée sudoku, solitaire, lecture,candy crush entre coupée de repas et balade en plein vent sur la plage (séance massage/fouettage/gommage).

Dimanche 4 mars, nous reprenons la route, il y a toujours du vent mais moins fort. Les 20 premiers kilomètres sont des montés et descentes vent de face, on n’use pas les freins. Ces efforts creusent, nous nous arrêtons dans un bouiboui accueilli comme des rois, cela nous requinque nous repartons comme si c’était notre départ de la journée. On s’arrête faire quelques courses, enfin Chacha fait les courses, Damien s’installe avec les chauffeurs de Taxi pour prendre le çay (faut bien que l’un de nous surveille Enselle). Nous repartons pour quelques bosses sur la côte écossaise (sable noir, herbe verte, nuages noirs et vent), avec le vent bien sûr, mais il est plus joueur, de face lorsque l’on grimpe, de côté dans le changement de direction (sommet ou creux des bosses), et de dos pour les descentes. A chaque pause des gens viennent discuter avec nous, puis nous arrivons dans les derniers kilomètres du plat dans un delta que nous traversons bien sûr vent de côté pour compliquer les choses. Enfin les 5 derniers kilomètres, belle ligne droite vent de dos ça fait du bien car on en a plein les pattes. On aperçoit Ephèse, puis entrons dans la ville, on descend d’Enselle, check Mapsme pour localiser une GH (repérée il y a quelques jours), et en prenons sa direction à pied. Nous ne faisons pas 50m qu’un homme en tenue de cycliste nous interpelle et nous invite à boire le çay. On se retrouve dans un groupe de cycliste, qui nous faitt boire thé sur thé, nous réserve une chambre dans une pension, en fait c’est une association locale qui se réunit tous les dimanches pour faire du vélo. Les gens se dispersent petit à petit, certains attendaient pour nous amener à la pension, mais on l’avait déjà localisé, ils peuvent rentrer sereinement. Reste avec nous, Yuselk un organisateur de l’association (police des vélos), il nous accompagne pour aller manger, et jusqu’à la pension pour être sûr que l’on soit bien installé. On se donne rendez vous le lendemain au café pour une visite des différents sites à vélo. Nous c’est douche et dodo, épuisés par cette belle journée.

Le lendemain on retrouve notre cycloguide au café, un çay et direction la maison de la vierge Marie qui a vécu ses derniers jours dans la région. Puis la grotte des « seven sleepers » (les 7 dormants pour les non anglophones), qui est un cimetière, une église, et une planque des chrétiens persécutés. On visite ce lieu en rentrant dans une zone interdite aux touristes, mais on est avec un policier à la retraite (carte dans le porte feuille), on en profite bien pour jouer aux archéologues et comprendre les lieux. Une fois fini, on va voir le clou du spectacle Efes/Ephese est l’une des plus anciennes et plus importantes cité grecque d’Asie mineure (on vous laisse faire la recherche Wikipédia ou autre dessus). Nous on a été époustouflés par la taille du site et sa conservation, les Turcs estiment qu’il reste 150 années de fouilles et de travaux archéologiques. Tous ça sa creuse, retour en ville pour manger en passant par le temple d’Artémis aux 126 colonnes, bon il en reste qu’une que les anglais ont eu la gentillesse de laisser, les autres sont dispersées dans les musées en occident. Kebab en ville et on repart voir les ruines de la basilique de saint John, le château qui la surplombe et on finit par l’ancienne mosquée. Cay à la traditionnelle à côté de la mosquée. On pensait la journée finit en déposant Enselle à la GH, mais non, çay au quartier générale (le café), puis baklava où Yuselk et Chacha se disputent pour payer la note (à midi discrètement Chacha à payé la note et ça a vexé Yuselk), cette fois elle perd. Il nous accompagne faire des courses, reçay, et apoteke pour que chacun se pèse, on fait tous le même poids à quelques centaines de gramme près. On rentre se coucher.

Le lendemain départ de Selçuk! Ou pas… en fait notre roue libre ne fonctionne plus, elle a cassé lorsque Damien a fait essayer le tandem à notre hôte ou peut être la veille en rentrant. On envoie un message à nos amis cyclistes. Partons à la recherche d’une boutique de vélo indiquée par notre hôte. On passe par le QG, à tout hasard, et retrouvons Onur qui nous accompagne dans un magasin, réparation de fortune mais ça à l’air de fonctionner, le tout devrait tenir pour rejoindre Aydin où un nouveau moyeu nous attends. On paye en lançant le billet par terre (tradition oblige), prenons un çay, un deuxième au QG, on est invité à un barbecue pour le soir, donc on reste une nuit de plus. On va manger à midi avec Yuselk, puis çay vers le quartier de la gare pour voir les nids de cigognes (si on enlève les minarets des 8 mosquées de la ville, on est presque en Alsace) et visite de la police. On rentre au QG pour un çay (parce que ça faisait longtemps) et la déception le barbecue est annulé, on reprend donc un çay avant de se redire au-revoir, quelques larmes coulent discrètement. On finit la journée en se reposant de nos émotions, on discute avec une japonaise, un iranien qui prépare les vacances d’un groupe dans la région et notre Hôte qui a pu tester la roue libre réparée.

Mercredi 7 mars, nous reprenons notre excellent petit dèj plein d’entrain (tahin + mélasse = <3), on va pour charger Enselle mais la roue libre ne fonctionne plus (damn it !§;&)%*). Notre hôte est dégouté, nous aussi, il téléphone à la gare pour savoir si on peut prendre le train et ce n’est pas possible. Il nous conseille de tenter notre chance à « l’otogar » (un des nombreux mots empruntés au français par Ataturk, fan de langue française), ou faire du stop. A l’otogar, les chauffeurs sont plein de bonne volonté, mais ils n’ont que des minivans (dolmus) à cette saison, ils nous trouvent même un taxi qui veut bien nous conduire avec tout notre matériel mais c’est trop chère pour nous. On prend la route en se disant qu’on va faire du stop plus loin, tant qu’on pédale tout va bien. Chacha déprime, en plus il n’y pas de soleil pour la recharger (l’énergie solaire c’est bien mais ça a quelques effets secondaires), on pédale c’est plat puis ça monte, on verra plus tard pour le stop, pédaler ça nous fait du bien surtout que les pousses levés s’additionnent et le sourire revient. Arriver au col, la descente s’annonce, lieu pas idéal pour faire du stop et on en a pas envie. Deux solutions s’offrent à nous: démonter la chaine ou pédaler en freinant, on opte pour la deuxième solution car la descente est entrecoupée de plat et de petite côtes où il faudra pédaler. On règle au millimètre les frein, passons sur le grand plateau petit pignon et pédalons  dans une descente, c’est la première foie du voyage, on tente de décrocher nos pieds mais c’est encore plus inconfortable (on aura essayer de lancer la mode du tandem fixie mais c’est pas encore assez bobo). La descente se passe bien finalement pas trop longue et pas trop pentue. A midi on nous offre le çay, et nous on s’offre un repas, on repart avec des boissons offertes. On arrive à Aydin, la vraie galère commence: les feux rouges! Car quand on s’arrête, on ralentit au maximum, se décroche les pieds des pédales, et stoppons Enselle tout en « pédalant » pour éviter de casser la chaine ou autres. Puis pour pouvoir repartir il faut pousser Enselle pour remettre les pédales dans la bonne position, et tout ça pratiquement à chaque feu rouge (ils ont du faire exprès d’en mettre autant , c’est obligé), pour nous voir galérer, à tel point que certains (feu rouge) nous voient ralentir pour ne pas avoir à s’arrêter et attendent que l’on soit obliger de poser pied à terre pour repasser au vert (grrrrrr).  On finit par trouver le bike shop, regalére, le proprio ne veut que vendre, la roue libre refonctionne, en fait personne ne se comprend ( ou personne ne veut se comprendre). Le mécano est de notre côté et tient tête à son boss pour pousser le diagnostic de la roue libre et voit qu’elle ne fonctionne pas au top. Charlène s’embrouille avec le proprio sur le moyeu qu’il nous propose et diverses autres choses (serait l’exception qui confirme la règle qui veut que les turcs soient tous super gentils), Damien tranquillement communique avec le mécano. Le moyeu n’est pas aussi haut de gamme que celui qu’on a (XT et on nous propose le déore), mais il peut faire l’affaire. Pendant ce temps Chacha craque et se retrouve en larme (faut dire que le gars l’a sacrément ennervée et avec la fatigue ça fait pas bon ménage), le mécano est un peu choqué, il nous monte le moyeu en s’engueulant avec son proprio. Nous on est invité par des jeunes à boire le çay, et passer un bon moment avec eux (et ça change les idées à Chacha). On retrouve Enselle avec sa roue libre, les jeunes nous emmènent dans une pension où il nous négocie le prix. Dodo

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Jeudi direction Nazili par la grosse route qui roule bien, tant mieux car l’orage n’est pas très loin. On arrive en un temps record, le temps de rencontrer un monsieur qui nous indique un bon resto pas cher, abriter Enselle, passer commande et l’averse orageuse tombe, tombe bien, grélons et tutti quanti. On se régale de rognons et de poulet, et allons chercher au sec des baklavas et une fleur pour nos warmshowers (journée de la Femme oblige, en Turquie on offre des oeillets rouges). Des turcs nous aident à trouver l’immeuble, nous arrivons tôt mais tant mieux car ils mangent à 17h dès que leur fils (Tuna) rentre. Nous discutons pas mal de religion, nous sommes curieux, ils aiment faire découvrir leur culture ainsi que leur voyage en Europe et leur pélerinage à la Mecque. Damien décroche un peu des conversation en anglais, mais Tuna fan d’échec veut découvrir le GO, ce n’est pas pour déplaire à Damien. On passe une superbe soirée, et en plus on ne se couche pas trop tard, Chacha s’est vu offrir un foulard que l’on dira « spécial cycliste » pour l’Iran.

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Vendredi, petit dèj de rois (encore), on parle politique, d’habitude on évite mais là ça à l’air de leur faire plaisir de pouvoir parler librement. Nous quittons Khadija, Barhim nous accompagne, on lui fait essayer Enselle. C’est un autre monde pour Damien, il pédale tout seul et ça avance vite obligé de lui dire de ralentir (à croire que Chacha ne pédale pas beaucoup d’habitude). Pendant ce temps Charlène redécouvre un guidon qui guide un vélo… et bien ce n’est pas facile. Chacun reprend sa selle, Barhim nous accompagne sur 25km et il avance vite, on est au dessus de 20km/h de moyenne ( en même temps il veut participer à la transcontinentale race). C’est une course de vélo qui part de Belgique à 22h pour rejoindre la Grèce 15 jours plus tard, avec des chekpoint au dessus de 1000m, tout ça à plus de 55ans. Il fait demi tour, il en aurait bien fait plus avec nous mais c’est vendredi, il doit aller à la mosquée, encore des au-revoir (on espère) avec des larmes discrètes. Nous on repart grosse route qui roule bien pour nos 90kms, jusqu’à Denizli où nous attend un autre warmshower et des bikeshop. Damien n’a pas la grande forme une oreille le titille, Enselle non plus la roue arrière rebondit. On atteint Denizli et on doit encore la traverser (10kms avec un trafique dense), des motards nous invitent à une pause çay, on les fait bien rire. Arrêt au bikeshop qui ne nous inspire pas confiance, on rejoint Andy et Ece qui nous confirment que même si ils peuvent faire du bon travail ils en feront trop pour nous faire payer plus. On discute autour d’un repas veggan (car ils le sont, pour rappel ça implique ni laitage, ni miel ni oeufs, rien d’origine animal), et dodo nous sommes crevé Andy aussi qui est malade.

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Samedi, grasse mâtinée, Damien a vraiment mal à l’oreille donc on a passé une mauvaise nuit. Mission pharmacie (maintenant on parle turc couramment, pharmacie se dit Eczane), après un petit déj rapide (de toute façon Damien ne peut pas mâcher), pour des médicaments contre l’otite, on rejoint Andy oui il nous a laissé son appart pour dormir chez sa copine. On a le droit à un bon petit dèj veggan à 13h. Tout le monde est crevé, on rentre en passant par un autre bikeshop. On y trouve notre bonheur, puis mécanique  à l’appart, notre pneu arrière est très usé, on le change donc mais notre jante DTswiss est compliquée pour remettre un pneu. On se bat pendant un moment crevons une chambre air cassons 2 démontes pneus, on retourne au bike shop  (qui se nomme Ancell ;)). Il nous remet le pneu difficilement, mais crève aussi la chambre air, on repart avec de nouveaux démonte pneu, un pneu de rechange et une belle roue (et des rustines!!!). Damien ne va pas mieux, geekage et dodo.

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Dimanche, Damien a encore mal dormi donc Chacha pas beaucoup mieux, passage à une pharmacie pour un anti douleur et peut être d’autres antibiotiques. L’anti douleur en poche (non s’en mal), on décide de visiter le site Pamukkale. Les antidouleurs font effet et le site est magique, l’eau est chargée de minéraux qui précipitent au contact de l’air. Et cela donne une cascade effet coton sur la falaise (Pamukkale signifie château de coton), avec des vasques d’eau turquoise. Et ce n’est pas fini, cerise sur le château, au dessus se trouve les ruines d’une ville thermale, Hierapolis, datant de 190 avt JC, on a kiffé (waouh toutes les petites fleurs, c’est le printemps!!!!). Retour crevés par cette belle journée ensoleillée et cette petite nuit (certaines ayant oublié la crème solaire ont pris des couleurs, on ne nommera personne), Andy et sa copine nous emmène aux urgences pour Damien mais il y trop de monde et il se fait tard, on boit un thé et Dodo c’est déjà minuit.

Lundi, au lieu de partir, on se trouve un hôtel en fait squatter un appart nous gêne un peu, on a l’impression de mettre Andy à la rue, bien que ça fasse 10 ans qu’il voyage tout en travaillant. On dépose nos affaires, imprimons nos papiers d’assurance, et allons aux urgences car on ne va pas chez le médecin (peut être que ça n’existe pas ici). C’est bien une otite (bilatérale parce que comme ça c’est la classe), merci notre interprète (c’est la première fois qu’il rencontre des français qui parlent anglais ?!?! ), Damien est sourd, a mal au dos (sûrement les mauvaises nuits d’après Damien, la vieillesse d’après Charlène), difficile d’emmener Chacha en balade. Petit plaisir pide (pizza turc), retour à l’hôtel pour vous écrire cette article.