De Phnom Penh à Ha Tien

Mardi 27 novembre, on commence la journée de manière peu banale on se remplit l’estomac, car il nous faut des forces. Aujourd’hui on fait les touristes, on rejoint à pied le musée du génocide. Et ce n’est pas facile, il faut se faufiler entre les Hello tuktuk, les trottoirs servant de places de parking, les emplacements de stands, et ça quand il y a des trottoirs, en résumé on marche sur la route. On arrive au musée où on nous demande encore si on veut un tuktuk pour aller au musée (?!?!), ils tentent leur chance ce qui est normal mais ils n’insistent pas on dit non merci et ils nous laissent tranquilles. Le musée est dans l’ancienne prison de Tuol Sleng plus connue sous le nom de prison S21, qui était un collège avant d’être une prison sous le régime des khmers rouges. En 1975 Pol Pot l’a transformé en prison, jusqu’en 1979 les cadres y étaient enfermés et torturés, exécutés, parfois avec leurs familles, 17000 personnes sont allés dans cette prison (seule une petite dizaine de survivants), un quart de la population cambodgienne a été tuée entre 1975 et 1979. La prison est pratiquement intacte, il manque juste les lits et instruments de tortures, mais le sol a gardé les traces du sang versé par les prisonniers dans les salles de tortures. Des photos et des témoignages montrent l’enfer que vivaient les prisonniers. L’ambiance est très pesante, mais il ne faut pas oublier que ça a existé pour pas que cela recommence (bien que cela se passe encore sur cette terre). Lors de ce génocide une délégation Suédoise est  venue visiter le Cambodge pour vérifier qu’il n’y avait pas de problèmes, et ils n’ont rien vu donc les nations unies n’ont pas levé le petit doigt pendant des années, mêmes après, ce sont les vietnamiens qui ont libéré le peuple Cambodgien. On sort du musée troublés peut être un peu moins que d’autres touristes, mais lors de notre voyage et des précédents on a visité quelques lieux comme celui là est l’on a déjà vu que l’homme a beaucoup d’imagination quand il s’agit de détruire. On va manger et rentrons à l’hôtel pour nous remettre de nos émotions.

Mercredi, on petit déjeune et allons faire un tour en ville, on fait l’impasse sur le palais et la pagode royal ainsi que le musée national trop chère pour nous. A la place on visite un temple où se déroule un enterrement puis un autre sur une colline qui a donné son nom à la ville c’est le point culminant de la ville 27 bons mètres de haut. La légende raconte que c’est une jeune fille qui a trouvé une représentation de bouddha dans un arbre, et elle a demandé aux gens de construire une colline pour que le bouddha est la meilleur place. Sur le chemin on découvre une petite embarcation, une pirogue de 87m de long pouvant embarquer 179 rameurs et qui flotte. Ensuite nous allons voir le marché Psar Thnei, bâtiment art déco français, on y mange et Chacha y trouve son cadeau de Noël (ok un peu en avance) du tissus qu’elle se fait coudre sur mesure en jupe. En attendant que la couturière découpe et couse, nous allons faire un petit tour au bord du Mékong ou du Tonlé Sap où l’on hallucine sur les bateaux transportant de la marchandise. Ils sont remplis à raz bord c’est à dire que l’on se demande comment ils ne coulent pas. On récupère la jupe puis on saute dans un tuktuk pour rentrer à l’hôtel.

Jeudi, on reprend Enselle après le petit dèj, pour sortir de Phnom Penh on prend de petites routes, ce qui rend cela plus facile et rigolo. Puis on enchaine de petites routes et chemins afin d’esquiver les 2 routes principales descendant dans le sud. Cela nous fait passer au milieu des rizières et de petits villages on s’amuse bien. Pour finir sur la route moyenne descendant à Kampot, on s’arrête à Kongh Pisey pour manger et dormir.

Vendredi, on suit la route qui nous fait découvrir qu’il y a des montagnes au Cambodge. On fait nos 50km tranquillou pépouse, on se repose à Chum Kiri après un petit tour au marché qui ne nous inspire que pour le dessert on se rabat dans un bouiboui pour manger. Et c’est bonne pioche, une soupe au bœuf excellente, de même pour le riz frit. Le soir on y retourne et c’est toujours aussi bon, en dessert des larves grillées pour moi, banana shake pour tous les deux et dodo avec les moustiques qui nous tiennent compagnie, ils sont mignoooooons.

Samedi, on rejoint Kampot, mais avant de partir on mange des bananes, puis au bout de 10km on prend un vrai petit déjeuner. On retrouve le style de personnes que l’on a croisé tout au long du voyage, on les appelle les ingénieurs, ils passent des minutes entières voir tout le temps que l’on mange à analyser Enselle et Bob, ils font le tour regardent par dessus par dessous sans nous poser aucune question, ils doivent prendre des photos mentales pour reproduire la machine plus tard. On continue sur notre route moyenne, et on commence à avoir bien chaud, on se dit qu’une fois rejoint la national 3, on va rouler plus vite et avoir plus d’air. Râté, elle est en travaux tout du long, pleine de trous, de graviers plus ou moins gros, et de la poussière, beaucoup de poussière, on ressort donc les foulards et slalomons entre les trous et les motos en se faisant klaxonner dessus par les camions. Un régal, mais ça fait un peu d’aventure, arrivés à Kampot dans l’hôtel que l’on a réservé exprès pour avoir Enselle à l’intérieur. Et bien le proprio ne veut pas qu’on le rentre avant ce soir, alors qu’ils ont répondu à notre mail par l’affirmative. On part donc manger stressés, puis on fait un tour sur l’île d’en face avec Enselle, on y croise marais salants, pécheur, … Ça me fait du bien car je n’aime pas l’ambiance dans la ville, j’ai l’impression d’être encore au temps du colonialisme. Les expatriés (ou immigrés) tiennent restaurants, hôtels, commerces, et leurs employés ils les appellent « bigboss », ou quand les cambodgiens sont un peu lèche cul, le blanc fait du violon dans leur dos, sinon l’architecture est sympa. Le soir Chacha travaille son vocabulaire anglais du mécontentement et de la colère car on ne peut pas rentrer Enselle avant 22h (ça fait un moment que l’on dort à cette heure là et à côté de là où est Enselle se trouvent bars et boîtes de nuit). Ils disent que Enselle est trop moche pour rester dans l’entrée, et que si on se le fait voler pas de problème ils nous donneront 4000 euros, c’est rassurant. On finit par gagner, on peut rentrer Enselle au pied de l’escalier, et l’on peut dormir tranquille (et Chacha a progressé).

Dimanche, on prend le petit déjeuner le plus chère du voyage, ville d’expat oblige et on quitte cette ville que je n’ai pas aimé. On rejoint Kep, et arrivons au paradis (bird of paradise), nous allons dormir dans un bungalow Khmer. On enchaine avec la spécialité du coin le crabe bleu de Kep et le calamar au poivre de kampot un régal. Pour digérer une balade de 8km dans la jungle, autour d’une colline, on y voit des papillons tout aussi jolis que grands et de petits singes. Ces 2 espèces sont très timides, elles se laissent apercevoir, voir posent, mais ne se laissent pas prendre en photo, pourtant on a essayé de jouer au naturaliste mais la patience de Chacha a été mise à mal et n’a pas résistée. Pour récupérer de cette balade on mange 2 pizzas dont une au reblochon, c’est aussi une ville avec des commerces tenus par des expatriés mais l’ambiance est plus légère et  familiale.

Lundi 3 décembre, après une bonne nuit sous notre moustiquaire au son de la jungle, un petit déjeuner convenable nous parcourons nos derniers kilomètres au Cambodge. On prend de petites routes, nous faisant passer par des marais salants et rejoignons la frontière. Les douaniers cambodgiens nous laissent sortir, ça ne veut pas dire que l’on peut rentrer au Vietnam, d’abord il faut répondre à un questionnaire sur notre état de santé et si on a une tourista on risque la quarantaine. Une fois que l’on a coché les bonnes cases, ils nous prennent la température avec un thermomètre infrarouge (heureusement que ce n’est pas un anal…), j’ai 37,5 et Chacha 37,3°c si ça peu vous rassurer, on peut rentrer au Vietnam. Le monsieur qui nous fait remplir le questionnaire nous demande timidement 2$, on refuse, il insiste un peu, on lui dit que rien n’est écrit nulle part sur la feuille qu’on a signé, il regarde, il n’insiste plus (petite déformation professionnelle peut être de Chacha). On poursuit sur 7km pour nous installer pour la nuit à Ha Tien, où l’on visite le marché, on nous offre de la noix de coco râpée et ça passe bien. Le soir on mange végétarien et ça passe bien aussi.

 

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