Samarcande

Mardi 17 juillet, on passe la matinée à demander des devis à des magasins de vélo en France, surtout Chacha. Surprise on a des réponses rapides demandant juste des renseignements en plus pour nous monter une roue. Nous choisissons les cycles Cattin, qui ont l’habitude des tandems, il nous reste à leur verser un acompte. Problème internet ne fonctionne plus, on part à la recherche d’un café internet mais ils sont fermés, au café le wifi ne fonctionne pas. On se rabat sur la carte sim, et l’on peut enfin envoyer notre acompte, et même faire mon visa pour le Tadjikistan. On peut se reposer, Chacha passe la soirée à discuter avec Nathalie, moi je dors.

Mercredi, le petit déj est copieux comme la veille et les prochains jours, on en profite. Puis on file visiter le régistan, qui était une école coranique. On s’amuse à trouver les différences avec l’Iran, la première qui frappe est qu’il y a plein de magasins de souvenir et autre. Ça enlève du charme au lieu, on rentre à la GH où nous retrouvons François et Tatiana une belge. On ressort chercher, avec François, des sous-sous, beaucoup plus facile à trouver qu’internet pour les dépenser, bien foutu le pays. En rentrant petite bière, on retrouve Tatiana, passons la soirée ensemble.

Jeudi, petit dej trop bon, avec François et Tatiana on va faire un tour au bazar. Il est vraiment sympa, les marchands nous font facilement gouter leur produits. Et pour une fois j’ai un partenaire pour se faire prendre en photo, François a une bar-biquette en dread qui fait fureur. En rentrant, on visite la mosquée Bibi Knanym, cette mosquée a été commandée par une des femmes de Timur, une chinoise, pour lui faire une surprise à son retour de voyage. Mais l’architecte est tombée amoureux de cette chinoise, comme tout homme ayant un peu d’honneur, Timur fit exécuter l’architecte (c’est le minimum qu’il pouvait faire), et bien sûr il fit voiler toutes ses femmes de son harem et les autres (pour avoir à éviter d’exécuter d’autres hommes ce serait dommage). A cause de cette amourette la mosquée ne fut pas terminée. On rentre à la GH, on joue à Corridor, sortons manger une glace une fois Tatiana rentrée, puis cuisinons ensemble, partageons le repas avec des suisses allemands sympa (ce qui est à souligner).

Vendredi, journée glandage, Chacha se lève pour manger puis se recouche, moi j’écris le blog. L’après midi, on discute avec Dietrich, un grand voyageur allemand de 81ans, c’est une encyclopédie du voyage, maintenant il retourne sur les lieux de ses précédents voyages pour voir comment ils ont évolués. Petite sortie au bazar, puis les filles se font une sortie au hammam, François et moi on reste à la GH avec les autres voyageurs. La faim commence à se faire ressentir, et les filles ne sont toujours pas là, pas le choix il faut que l’on fasse à manger. François prend les choses en main, je l’accompagne, les filles rentrent quand on a presque fini. Le Hammam fut bien trop chèr pour elle, elles ont pu le visiter ainsi qu’un minaret ouvert rien que pour elle. On mange et discutons entre cyclistes jusqu’à tard dans la soirée (minuit pour nous, ce qui est très tard pour nous).

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Samedi, après toujours un énorme petit déjeuner, nous allons visiter un cimetière. Pour cela on prend la direction du bazar, puis de la mosquée en forme de villa et nous entrons dans un cimetière. Il est surprenant, car les tombes sont surmontées d’énormes pierres tombales sur lesquelles sont gravées les portraits des défunts. On slalome entre les tombes pour atteindre notre objectifs, une allée de mausolés. Ce petit détour fait que nous entrons dans l’allée sans payer, on en prend plein les yeux, de la pierre, des mosaïques bleues. Nous sortons par l’entrée principale sous les projecteurs des photographes sans que personne ne nous demande de payer. En rentrant nous repassons par le bazar, en plus de nous fournir de la nourriture pas chère, il est vraiment sympa. L’après midi on le passe avec Tatiana, une belge indécise qui veut voir des montagnes. Pour l’instant en Ouzbékistan elle n’a pas vibré comme dans ces derniers voyages, et elle veut retrouver cette sensation dans des montagnes peut être, c’est vrai que pour ça elle sait ce qu’elle veut. Pour atteindre cette objectif elle a plusieurs solutions, d’où vient l’indécision, en Ouzbékistan mais ça à l’air compliqué pour une voyageuse solitaire, au Kirghizistan mais ça fait loin et compliqué pour y aller et trouver les montagnes. Autre problème elle n’a pas de tente ni de sac de couchage, donc ça tergiverse dans ça petite tête. Chacha vient donc mettre son grain de sel, faire le truc qu’elle préfère dans le voyage c’est de le préparer. Donc pour l’aider, Chacha trouve une solution supplémentaire pour que Tatiana atteigne ses montagnes. Ce qui fait qu’elle hésite encore plus (merci pour l’aide), mais la solution est pas mal, finit l’Ouzbékistan et le Kirghizistan, parti pour le Tadjikistan. Le lieu n’est pas très loin juste après la frontière, qui est à 40km, et ça a l’air magnifique avec plein de logement. Il ne reste plus qu’à faire le visa, une fois qu’elle s’est décidée et ce ne fut pas facile à ce qu’elle se convainc que c’est la meilleur solution. Une fois la paperasse lancée sur internet ce qui n’est pas une mince à faire dans ce pays, nous allons nous faire un restaurant entre francophone, François, Tatiana, Chacha et moi. Puis direction un hammam, échec nous arrivons trop tard et ils ne font pas de massages. Retour à la GH, où l’on passe la soirée accrochés à internet pour voir si le visa est bien lancé, c’est à dire qu’elle puisse payer. Nous attendrons minuit passé pour comprendre qu’elle a peut être mal enregistré son nom (l’écrire en majuscule), on peut enfin se coucher.

Dimanche, petit déjeuner bien nourrissant, c’est un jour exceptionnel. Oui nous trouvons un café internet ultra-puissant, on peut charger toutes nos photos, mettre à jour notre blog, enfin rajouter un article et préparer les suivants afin de ne pas vous inonder d’histoire rocambolesque. L’après midi nous jouons à quoridor avec Eliot et François, et passons la soirée avec des cyclistes uniquement et essayons de se coucher tôt.

Lundi 23 juillet, on se réunit autour du petit déjeuner pour soutenir Tatiana qui n’a toujours pas reçu son visa. La tension monte, pour se détendre Tatiana nous dessine dans son cahier souvenir. Par chance elle dessine en premier mon portrait, je dis bien par chance car le coup de crayon se dégrade au fur et à mesure que le temps passe et que la tension monte. Donc mon portrait est réussi et celui de Chacha, la dernière dessinée, on sent que les coups de crayons sont disons  plus …marqués. On traine à la GH, Chacha perd sa copine car Tatiana après avoir contacté l’ambassade à reçu son visa (dommage on s’amusait bien tous ensemble). On sort faire des courses pour se nourrir et dodo. Ah oui j’allai oublier, un détail de quelques kilos de matière organique se nommant Augustin… Je suis tonton, et mon petit frère Geoffrey est papa!!!!

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Mardi, nous sommes les premiers à prendre le petit déjeuner, normalement nous sommes les derniers réveillés (et premier couchés, ça n’a pas changé) mais on n’a pas fait la fête jusqu’au petit matin. Aujourd’hui grosse journée, on se motive pour internet. Avec Benoit nous squattons le chicago café où la wifi fuse, tous les 3 nous « bossons » sur nos blogs. Et ce fut une grosse journée de travail ;). Au retour à la GH, il y a beaucoup trop de cyclistes et de monde pour nous. Je me refugie dans la chambre et on se couche tôt, on essaye car on a une mauvaise nouvelle l’envoie de notre roue qui est prête coute 500euros minimum (1200 maximum). Ça fait un peu beaucoup pour nous, on peut payer mais bon on trouve cela exagérer. Par chance des amis de Benoit le rejoignent en fin de semaine pour faire du vélo en Ouzbékistan, et l’un d’entre eux est à Grenoble, Jean Charles, où se trouve notre roue, il se peut qu’il puisse la caser dans ses bagages. On espère car en plus de ne pas payer les 500euro, on la récupérait 4 jours plus tôt. On se couche plein d’espoirs à 1h du matin.

Mercredi, on se réveille qu’en pensant à notre roue, est ce que Jean Pierre peut prendre notre roue? Sinon comment on fait, on peut la faire envoyer sur Paris où le reste de la troupe de Benoit peut prendre la roue. Mais faut le faire en express, que ça se décide dans la matinée, on est tendu. En plus Benoit n’est pas disponible sa copine est arrivée dans la nuit… On regarde notre montre toutes les 5min, essayons de nous distraire mais nos cerveaux sont bloqués sur cette roue. Puis Benoit apparait, on ne veut pas lui sauter dessus, mais c’est limite ce que l’on fait : « bonjour, ça va, t’as des nouvelles de tes amis ». Et oui il a des nouvelles, notre Jean Phillipe peut embarquer la roue. On est soulagé, un poids vient de se libérer, on se sent tout léger. On prévient Marie Christine (de la famille de Charlene, et elle cuisine à merveille en quantité et surtout en qualité, trop bon, merci Marie Christine) pour qu’elle aille chercher la roue et la transmettre à Jean Paul. On va faire 3 courses et passons la soirée avec les cyclistes autours de bouteille de vin rouge, de bière et un peu de vodka. Nous sommes les avants derniers à se coucher, il n’est pas possible de coucher François et Arthur. Ça fait plaisir de finir la soirée avec eux 2, car d’une part on a le même feeling, la même façon de voyager sur nos vélos. Et d’autre part, ils ne s’imaginent pas pouvoir faire un voyage en vélo (et encore moins en tandem) avec leurs copines (qu’ils n’ont pas pour l’instant, car tous 2 célibataires avec une femme dans chaque port sauf à la maison 😉 ), mais on leur donne des idées par notre façon d’être et de voyager, on se sent comme un exemple pour eux (ou est ce l’alcool qui parle). C’est marrant comment les gens peuvent se poser des questions de couples alors que pour nous tout cela semble naturel. Sur ce on va se coucher, on les laisse disserter sur la vie de couple, le voyage et autres…

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Jeudi, on se lève les premiers et mangeons tranquille, puis Chacha retourne se coucher. A 13h30 photo de groupe de tout les cyclistes (j’en peu plus des photos, dès que je sors c’est photo) maintenant c’est à l’intérieur et je suis fatigué, j’esquive au maximum. Aujourd’hui, une grande partie des cyclotouristes s’en vont et même nos préférés, François avec qui on espère pouvoir faire la Pamir (normalement ça devrait se faire), Arthur que l’on retrouvera peut être en Thaïlande cet hiver pour apprendre à faire du Kite Surf (ce serait un bon trip pour finir notre voyage) et Elliot un anglais qui a les yeux qui brille dès qu’il parle de son voyage. On les laisse finir de ranger leurs affaires (ce qui n’est pas vrai car ils sont prêts depuis la veille), surement décuver un peu, nous on part avec Céleste et Benoit à Aghalic. Petit coin paisible, au-dessus d’un petit village au milieu des montagnes au bord d’un gros ruisseau et d’une cascade, baignade, pic nique, on kiffe. Retour à pied en partie, le taxi qui tenais à venir nous chercher mais du temps à arriver. En fait il voulait nous faire payer double, c’est rater pour lui. On papote encore tard, une partie de la troupe de Benoit est arrivée, ce sont ceux avec qui il est parti de France et qu’il a abandonné pour prendre un train et pouvoir accueillir Céleste.

Vendredi, encore parmi les premiers au petit déjeuner, et par habitude on glande, fait la sieste. Chacha m’emmène encore au bazar, j’en peux plus de ce bazar je me fais mitrailler à chaque fois, je dois détacher mes cheveux à chaque fois pour faire plaisir. Mais c’est pas chère et c’est bon, je parle de la nourriture pas des photos. Au retour à la GH, on rencontre les espagnols (Alberto et Anna). Ce sont 2 voyageurs en tandem aussi, que l’on a rencontré sur internet, on aurait aimé faire un bout de chemin ensemble. Mais il leur est arrivé un accident, en faisant du stop au Turkménistan. Une voiture a fait demi tour à un U Turn (comme on en trouve partout depuis l’Iran, ce sont des demis tours qui se trouvent sur des 2 fois 2 voies au lieu d’échangeur parfois juste avant un rond point!), et une voiture arrivant très vite n’a pas pu l’éviter et le choc a dévié la voiture droit sur nos Espagnols qui ont eu le temps de sauter pour éviter de se faire écraser. Mais toutes leurs affaires, leur tandem, la remorque ont été balayés et projetés à 50m. Les autorités n’ont rien fait pour eux, démerdez vous pour rejoindre la frontière à temps. Sous le choc, l’urgence de rejoindre la frontière, ils récupèrent les affaires qu’ils peuvent. Ils pensaient arrêter leur voyage, et par chance des vélos sont disponibles à Douchanbé. En ayant appris la nouvelle, avec les autres cyclistes de la GH on a fait un carton avec des affaires qui peuvent leur être utiles. Nous les retrouvons donc quelques jours après cette accident, leur donnons le carton, et Alberto nous raconte leur histoire encore sous le choc et les émotions qui se mélangent. Puis ils rejoignent leur chambre, nous on papote avec d’autres cyclistes avant d’aller voir la plus longue éclipse lunaire du siècle. Et bien qu’est ce qu’elle est longue, on a vu toute la première partie où la lune se cache derrière la terre. Et une fois bien cachée, on est allé se coucher, elle a mis 3h à se planquer, vous imaginez une partie de cache cache où il faut attendre 3h avant d’aller chercher ceux qui ce sont planqués?!?!. En plus on la voit encore elle a juste changé de couleur.

Samedi, après toujours un bon petit dej, nous allons visiter le mausolée d’Amir Timur remplit de jade. Puis un autre remplit de shop. Tout ça pour faire passer le temps, car on ne pense qu’à notre roue qui doit arriver ce soir. Et comme cela nous a pris que le début de journée nous allons au café internet avec le super wifi. Mais aujourd’hui ça ne fonctionne pas, tant pis on boit un thé et rentrons à la GH. Où l’on s’occupe de Enselle laissé à l’abandon depuis 15jours, des araignées on commencé à prendre nos places. On passe la soirée à attendre cette roue, elle se fait désirer de plus en plus. Chacha craque et va se coucher. Moi je ne tient pas en place, j’essaie de me coucher mais je ne trouve pas le sommeil, donc je lit, au moindre son je crois que c’est la roue qui arrive. Et à 1h30 du matin, elle est enfin là, Pierre nous la transporter de Grenoble à Samarcande, un grand merci à lui. On sort les bières et buvons un coup tous ensemble pour fêter ça, on se couche à 3h du matin.

Dimanche, je ne tient toujours pas en place, petit déjeuné à 9h, puis montage de roue, et l’on démonte l’ancienne pour récupérer moyeu et rayon. On laisse la jante, un moyeu (roue libre cassé) et rayon sur le mur des souvenirs. On retourne au marché pour faire des provisions, et des photos de moi bien sure. On mange et sieste tardive car il a fallut ranger toutes nos affaires qui se sont dispersées dans notre chambre. Puis repas et dodo, qui fut difficile car les anciens cyclistes (espagnoles, italiens, et autrichiens) discutent à vois haute sous notre fenêtre, en même temps sont ne sont pas des nationalités très discrètes.

Demain on décolle et on change de pays.

Une réflexion sur “Samarcande

  1. Maman 20 août 2018 / 19 h 10 min

    Mais quel périple… Je m’y perds un peu avec toutes ces personnes.. 😉
    Bisous à vous deux, et bonne continuation

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